L'architecte Lisch, qui présida à des
travaux de restauration de nos Tours, a été amené à penser qu'une vaste
ogive, ouverte dans un massif de constructions réunissant jadis les Tours
Saint-Nicolas et de la Chaîne, livrait passage aux navires.
En outre, entre la Tour actuelle et celle
de Saint-Nicolas, existait une petite tour qui fut démolie au début du
XIXe siècle pour élargir l'entrée du havre.
La chaîne qui
défendait l'entrée du port était fixée par un
anneau à la Tour Saint-Nicolas et aboutissait par
son autre
extrémité à une large ouverture voûtée pratiquée dans la petite
Tour de la Chaîne.
On la tendait à l'aide d'un treuil.
Avant la construction des
tours, se trouvaient des ouvrages moins importants mais qui
eux servaient à la défense du port, la Tour de la Chaîne,
destinée principalement à protéger l'entrée du port contre
l'ennemi était sous la garde d'un capitaine, nommé chaque
année par le maire sur une liste de trois candidats élus parmi
les pairs par les échevins.
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L'entrée
du port
La
tour de la Chaîne et La tour Saint-Nicolas
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Avant d'entrer
en exercice, il jurait entre autres choses entre mains du maire, d'y
résider lui, sa femme et son ménage, sans découcher la nuit. |
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Comme ces capitaines avaient abusivement introduit
l'usage de se faire donner de l'argent ou autre chose par les capitaines
des navires qui entraient dans le port ou qui en sortaient, il fut fait
plusieurs fois par le corps de ville des règlements pour prévenir ces
exactions et leur interdire d'exiger quoi que ce soit, les autorisant
seulement à accepter ce qui leur serait volontairement offert.
C'est à tort que l'auteur de l'ouvrage
intitulé La Rochelle et ses environs, a écrit que le capitaine de la Tour
de la Chaîne portait le nom de désarmeur des nefs.
Il est vrai que par une mesure de précaution, dont on constate l'exécution
dès 1209 et qui s'est perpétué jusqu'à l'abolition de la commune, tous
les navires, avant d'entrer dans le port, devaient être visités, et les
armes et munitions qui s'y trouvaient portées à l'échevinage où elles
restaient déposées jusqu'à leur départ.
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Originairement, cette charge de désarmeur
des nefs fut donnée, par élection du corps de ville, à deux ou trois bourgeois,
(bons et suffisants), en 1397. La Tour de la Chaîne construite en 1382,
avait pour hauteur 34 m de la base au parapet, son diamètre est de 16
m et sa muraille est épaisse de 3 m 50. En 1727, l'on construisit la terrasse
fortifiée, la salle du rez-de-chaussée, qui encore, est octogone, et les
nervures de ses voûtes d'arrêt de formes ogivales retombant sur des colonnettes.
Celle du premier étage, aujourd'hui effondrée,
reposait sur des culs-de-lampe à face humaine. Les deux étages supérieurs
n'avaient que des planchers, dont les poutres s'appuyaient sur des consoles
que l'on voit encore entre les deux parois concentriques de cette robuste
construction.
Des réduits ont été pratiqués pour recevoir,
plus tard, des canons ; les escaliers se développaient dans l'épaisseur
de cette double muraille.
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Le Comte du Dorgnon, gouverneur général
du pays d'Aunis ayant pris parti pour le Prince de Condé contre
le roi, s'étant enfermé dans la Tour, les troupes royales voulurent
le déloger ; plutôt que de tomber aux mains de ceux qui le cernaient
le 19 novembre 1651, il mit le feu aux poudres et l'édifice s'effondre
sous une formidable explosion, détérioration pendant le XIIX siècle.
Il aura fallu attendre le siècle dernier
pour que commencent les travaux. Il a fallu démolir la petite Tour
de la Chaîne pour agrandir l'entrée du port qui est maintenant de
25 m 40.
Cette Tour fut classée monument
historique par décret du 17 février 1879.
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